Cézanne. La logique des sensations organisées
« Son optique était bien plus dans sa cervelle que dans son œil. »
Émile Bernard, 1907
Renversant la conception traditionnelle, notamment française, héritée de Joachim Gasquet, et dont Merleau-Ponty est encore tributaire, qui cherche dans les tableaux et dans les aquarelles de Cézanne une interprétation (lyrique, « géologique ») de la nature, Lawrence Gowing s’intéresse à la surface des œuvres. Comment sont-elles faites ?
Historien de l’art, mais aussi peintre, Gowing repère en praticien, chez le maître d’Aix, à la fin des années 1880, une « loi d’harmonie », une « logique des sensations organisées » (selon les propres termes de Cézanne).
Celle-ci ne peut s’obtenir que par une procédure régulière, une déclinaison scrupuleuse des teintes qui constituent méthodiquement le champ chromatique.
C’est ce que décrit Gowing : « Cézanne comprit instinctivement que, dans les temps nouveaux, le traitement était le tableau. »
Lawrence Gowing (1919-1991) était l’un des plus grands historiens de l’art britanniques. Ses livres sur Vermeer et Turner restent incontournables. Comme l’a écrit John Rewald : « Il n’y a aujourd’hui personne qui ait une connaissance plus intime, plus intense et plus lucide de l’œuvre de Cézanne. »
bibliographie
24 illustrations couleurFormat : 13 x 19,5 cm
ISSN : 1159-4632