Médiéval contemporain. Pour une littérature connectée Éditions MaculaMédiéval contemporain. Pour une littérature connectée Éditions MaculaMédiéval contemporain. Pour une littérature connectée Éditions MaculaMédiéval contemporain. Pour une littérature connectée Éditions MaculaMédiéval contemporain. Pour une littérature connectée Éditions MaculaMédiéval contemporain. Pour une littérature connectée Éditions Macula

Médiéval contemporain. Pour une littérature connectée


La médiéviste Zrinka Stahuljak nous présente dans son essai un Moyen Âge empli d’enseignements pour notre propre société. Se penchant à la fois sur l’époque médiévale et sur l’époque néo-libérale, elle met au jour les rapports que nous entretenons aux mots et à la littérature, à leur histoire, et aide à faire comprendre les questions liées à la politique culturelle ainsi qu’à la préservation et au financement du patrimoine. Au fil de ces pages, c’est l’impérieuse nécessité de poursuivre les enseignements de la littérature et de l’histoire du Moyen Âge qui prend forme.

Zrinka Stahuljak enseigne la littérature et la civilisation médiévales à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Elle a publié en France L’Archéologie pornographique. Médecine, Moyen Âge et histoire de France (PUR, 2018) et Les Fixeurs au Moyen Âge. Histoire et littérature connectées (Le Seuil, 2021), et aux États-Unis, Bloodless Genealogies of the French Middle Ages (2005) et Medieval Fixers: Translation Across the Mediterranean, 1250-1530 (à paraître).


Transbordeur – photographie histoire société, n° 4


Entretien avec Joanna Schaffter au sujet de Transbordeur

Au cours des années 1920, la photographie est devenue une « arme dans la lutte des classes », selon l’expression consacrée dans les milieux communistes. C’est en effet à ce moment que les travailleurs se saisirent d’appareils photographiques dans le but de documenter leur quotidien, leur travail et leurs loisirs, plus singulièrement leur engagement dans le mouvement social. Cette nouvelle méthode d’agit-prop, consistant à déléguer aux ouvriers les moyens de production visuels, s’est étendue à différents pays – l’Allemagne et l’URSS en premier lieu, mais aussi la Tchécoslovaquie, la France, les États-Unis, etc.
Dix ans après l’exposition tenue à Madrid, A Hard and Merciless Light, et un an après l’exposition du Centre Pompidou Photographie, arme de classe, ce numéro 4 de Transbordeur rend compte de l’actualité foisonnante de la recherche sur la photographie ouvrière en étendant le sujet tant sur le plan géographique que chronologique.
Direction de publication
Ch. Joschke et O. Lugon

Plus d’informations sur transbordeur.ch


Accattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes


Volume I – Accattone de Pier Paolo Pasolini

Cette traduction française inédite reprend intégralement le livre-film d’Accattone paru à Rome aux éditions FM en 1961.
Scénario et textes de Pier Paolo Pasolini, préface de Carlo Levi et 58 photographies. Traductions de l’italien par J.-C. Zancarini et H. Joubert-Laurencin.
Avant de passer à la postérité en tant que premier film de Pier Paolo Pasolini, Accattone (1961) est un scénario d’une grande beauté, d’une puissance exceptionnelle de l’écrivain-poète Pasolini. Le monde qu’il dépeint, un sous-prolétariat romain majoritairement inconnu des Italiens, avec son lot de maquereaux, voleurs et prostituées, est trop sulfureux pour une Italie encore très traditionnelle : le film sera interdit aux moins de 18 ans par crainte des « conséquences du choc » qu’il pourrait entraîner sur des jeunes gens pas encore tout à fait matures.
Le livre-film d’Accattone paraît à Rome en 1961, pour la sortie du film, suivant ainsi la tradition italienne : longtemps, en effet, il fut presque systématique que le film d’un cinéaste digne de ce nom s’accompagnât d’un livre. Or celui d’Accattone a pour particularité d’être entièrement de la main du poète-cinéaste, si l’on met de côté la préface de l’écrivain Carlo Levi. Le scénario est précédé de quatre textes de Pier Paolo Pasolini, saisissants, intenses, parfois rageurs ou nostalgiques, toujours magnifiques : deux « Veilles », récits sous forme de journal intime des journées du cinéaste en devenir, ses rencontres, ses incertitudes, les préparatifs et les repérages précédant le tournage, puis deux textes plus théoriques et stylistiques : « Cinéma et littérature. Notes après Accattone » et « Sens d’un personnage. Le paradis d’Accattone ».
Volume II – Dossier Accattone, une plongée passionnante dans l’univers du grand poète-cinéaste
Textes inédits de H. Joubert-Laurencin, Ph.-A. Michaud, F. Galluzzi et Ch. Caujolle, « Mon Accattone à la télévision après le génocide » de Pasolini, critiques contemporaines de la sortie du film en France, documentation, bibliographie, fiche technique et 64 illustrations (photogrammes, photographies de plateau et de repérage).

Ce Dossier regroupe un ensemble d’analyses consacrées à la genèse du film, à ses enjeux figuratifs et formels, aux relations qu’il entretient avec la peinture (celle de Masaccio, celle de Caravage) qui déterminent le style cinématographique, délibérément antinaturaliste, de l’écrivain-cinéaste.

Hervé Joubert-Laurencin, professeur d’esthétique et d’histoire du cinéma à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, est notamment l’auteur de Pasolini, portrait du poète en cinéaste aux Éditions des Cahiers du cinéma (1995). Aux éditions Macula, il a également dirigé les Écrits complets d’André Bazin (2018).
Jean-Claude Zancarini, traducteur du scénario, est aujourd’hui professeur des universités émérite à l’École normale supérieure de Lyon. Professeur agrégé d’italien au collège E. Richard à Saint-Chamond (Loire), il a réalisé de nombreuses et brillantes traductions.

Philippe-Alain Michaud est conservateur chargé de la collection des films au Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou et directeur de collection aux Éditions Macula, où il a publié Aby Warburg et l’image en mouvement (1998), et Sur le film (2016).

Francesco Galluzzi, historien et critique d’art, enseigne l’esthétique à l’Académie des beaux-arts de Carrare ainsi que l’histoire de l’art et du cinéma à l’Université de Sienne. Il est notamment l’auteur de Pasolini e la pittura aux éditions Bulzoni, à Rome (1994).

Christian Caujolle, ancien responsable de la photographie à Libération, fondateur de l’Agence VU, directeur de la galerie du même nom, est l’auteur de bon nombre d’ouvrages, notamment sur Jacques Henri Lartigue, William Klein, Sebastião Salgado.


Art incendiaire


Grandioses, sublimes, magnifiques, mais aussi effrayants, bruyants et parfois ratés, les feux d’artifice sont surtout éphémères. Dès lors, il convient de trouver une manière de les figer.
La première partie de l’ouvrage de Kevin Salatino aborde la représentation des feux d’artifice, éléments paroxystiques des fêtes du XVe au XVIIIe siècle en Europe. Hautement politiques, ils sont l’instrument de rayonnement de la puissance des États, mais leur valeur de propagande tient moins dans le spectacle lui-même que dans sa « traduction » sous forme de gravures, dessins, livres illustrés ou peintures. Ceux-ci, comptes rendus, fastueux et luxuriants de détails, disséminés à travers l’Europe, s’avéraient particulièrement efficaces pour immortaliser l’événement. C’est sur cette riche documentation que se penche l’auteur, décryptant pour nous l’extraordinaire variété des langages formels développés par les artistes afin de saisir le volatile, le fugace, l’éphémère.
L’auteur consacre la seconde partie d’Art incendiaire aux feux d’artifice et à la théorie du sublime codifiée par Edmund Burke au milieu du XVIIIe siècle. La peur (attisée par les bruits épouvantables des explosions), mêlée au plaisir suscité par ces œuvres d’art et leur magnificence, provoque le sublime. Comment, dès lors, ne pas rapprocher les feux d’artifice des éruptions volcaniques, terrifiantes mais si magnifiques, pourvoyeuses de sublime ? La littérature aussi a usé de l’artifice et de son feu et nombreux sont les écrivains qui, comme Goethe, en ont pris prétexte pour éveiller l’idée érotisante d’explosion extatique.
Kevin Salatino montre ainsi qu’au début des Temps modernes, en Europe, les feux d’artifice étaient porteurs d’une pluralité de sens, parmi lesquels une manifestation du politique, de la poétique et de l’érotique.
Kevin Salatino écrit Art incendiaire. La représentation des feux d’artifice en Europe au début des Temps modernes en 1997, alors qu’il est conservateur du Département des arts graphiques au Getty Research Institute. Il prendra ensuite en 2000 la tête du Département des imprimés et des dessins au Los Angeles County Museum of Art, puis en 2009 du Bowdoin College Museum of Art de Brunswick (Maine) avant de devenir, en 2012, directeur des Art Collections du Huntington Library, Art Collections and Botanical Gardens, à San Marino (Californie), poste qu’il occupe aujourd’hui.