Accattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions MaculaAccattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes Éditions Macula

Accattone de Pier Paolo Pasolini. Scénario et dossier, 2 volumes


Volume I – Accattone de Pier Paolo Pasolini

Cette traduction française inédite reprend intégralement le livre-film d’Accattone paru à Rome aux éditions FM en 1961.
Scénario et textes de Pier Paolo Pasolini, préface de Carlo Levi et 58 photographies. Traductions de l’italien par J.-C. Zancarini et H. Joubert-Laurencin.
Avant de passer à la postérité en tant que premier film de Pier Paolo Pasolini, Accattone (1961) est un scénario d’une grande beauté, d’une puissance exceptionnelle de l’écrivain-poète Pasolini. Le monde qu’il dépeint, un sous-prolétariat romain majoritairement inconnu des Italiens, avec son lot de maquereaux, voleurs et prostituées, est trop sulfureux pour une Italie encore très traditionnelle : le film sera interdit aux moins de 18 ans par crainte des « conséquences du choc » qu’il pourrait entraîner sur des jeunes gens pas encore tout à fait matures.
Le livre-film d’Accattone paraît à Rome en 1961, pour la sortie du film, suivant ainsi la tradition italienne : longtemps, en effet, il fut presque systématique que le film d’un cinéaste digne de ce nom s’accompagnât d’un livre. Or celui d’Accattone a pour particularité d’être entièrement de la main du poète-cinéaste, si l’on met de côté la préface de l’écrivain Carlo Levi. Le scénario est précédé de quatre textes de Pier Paolo Pasolini, saisissants, intenses, parfois rageurs ou nostalgiques, toujours magnifiques : deux « Veilles », récits sous forme de journal intime des journées du cinéaste en devenir, ses rencontres, ses incertitudes, les préparatifs et les repérages précédant le tournage, puis deux textes plus théoriques et stylistiques : « Cinéma et littérature. Notes après Accattone » et « Sens d’un personnage. Le paradis d’Accattone ».
Volume II – Dossier Accattone, une plongée passionnante dans l’univers du grand poète-cinéaste
Textes inédits de H. Joubert-Laurencin, Ph.-A. Michaud, F. Galluzzi et Ch. Caujolle, « Mon Accattone à la télévision après le génocide » de Pasolini, critiques contemporaines de la sortie du film en France, documentation, bibliographie, fiche technique et 64 illustrations (photogrammes, photographies de plateau et de repérage).

Ce Dossier regroupe un ensemble d’analyses consacrées à la genèse du film, à ses enjeux figuratifs et formels, aux relations qu’il entretient avec la peinture (celle de Masaccio, celle de Caravage) qui déterminent le style cinématographique, délibérément antinaturaliste, de l’écrivain-cinéaste.

Hervé Joubert-Laurencin, professeur d’esthétique et d’histoire du cinéma à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, est notamment l’auteur de Pasolini, portrait du poète en cinéaste aux Éditions des Cahiers du cinéma (1995). Aux éditions Macula, il a également dirigé les Écrits complets d’André Bazin (2018).
Jean-Claude Zancarini, traducteur du scénario, est aujourd’hui professeur des universités émérite à l’École normale supérieure de Lyon. Professeur agrégé d’italien au collège E. Richard à Saint-Chamond (Loire), il a réalisé de nombreuses et brillantes traductions.

Philippe-Alain Michaud est conservateur chargé de la collection des films au Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou et directeur de collection aux Éditions Macula, où il a publié Aby Warburg et l’image en mouvement (1998), et Sur le film (2016).

Francesco Galluzzi, historien et critique d’art, enseigne l’esthétique à l’Académie des beaux-arts de Carrare ainsi que l’histoire de l’art et du cinéma à l’Université de Sienne. Il est notamment l’auteur de Pasolini e la pittura aux éditions Bulzoni, à Rome (1994).

Christian Caujolle, ancien responsable de la photographie à Libération, fondateur de l’Agence VU, directeur de la galerie du même nom, est l’auteur de bon nombre d’ouvrages, notamment sur Jacques Henri Lartigue, William Klein, Sebastião Salgado.


Poétique du banc


Le banc. On s”y assied, en général, sans trop y réfléchir, dans ces moments indispensables de relâchement ; on s’y repose, on revient à soi, on se soustrait l’espace d’un instant à l’effort permanent de se relier au monde. Mais on ne le regarde pas. Or c’est en partie lui qui oriente et dirige notre regard et mérite donc toute notre attention.
L’Antiquité connaissait déjà les bancs publics – et les vestiges de Pompéi ou d’Agrigente sont précieux à cet égard. C’est cependant en Toscane, au sein des nouveaux espaces urbains du XIIIe et du XIVe siècles, que les bancs, les panche di via, acquièrent un rôle majeur et trop souvent négligé. Michael Jakob brosse un panorama poétique et érudit de bancs célèbres qui, posés à des endroits privilégiés ou non, deviennent lieux de pouvoir et de mises en scène du regard : le banc des mères de famille, placé face à l’Île des Peupliers où était inhumé Jean-Jacques Rousseau, à Ermenonville ; les étranges bancs de Bomarzo, le célèbre « parc des monstres » près de Viterbe, qui orientent la découverte de scènes fantastiques ; le banc préféré de Lénine dans sa datcha de Gorki ; le banc serpentin du parc Güell, à Barcelone…
Afin d’en dégager toute la richesse expressive, l’auteur interroge aussi les représentations du banc, qu’elles soient littéraires (le banc de La Nausée de Sartre, les nombreux bancs de L’Arrière-saison de Stifter), picturales (les bancs de la campagne anglaise peinte par Gainsborough, ceux de Manet, Monet, van Gogh) ou cinématographiques (le banc de la scène finale de L’Avventura d’Antonioni).
Il compose ainsi une histoire originale qui changera définitivement le regard que nous portons sur cet objet, ponctuation visuelle et symbolique de nos paysages.

Michael Jakob est professeur de théorie et histoire du paysage à la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture (Hepia), Genève, professeur de littérature comparée à l’université de Grenoble et chargé de cours à l’EPFL.


De Bellini à Titien


De Rubens à Vélasquez, de Poussin à Delacroix (par le truchement de Véronèse), le génie européen a tiré sa substance de l’art vénitien du XVIe siècle. Un certain rapport à l’objet – et donc au concept – se défait en ces années décisives où c’est la notion de figure qui oscille : chez Giorgione, chez Titien, le brouillage progressif des contours annule l’opposition de la forme et du fond et suscite une surface sans hiérarchie, isotropique. L’aboutissement de cette manière est le Marsyas – magma, tableau informe au sens de Georges Bataille, surface où se joue dans un registre crépusculaire la contamination de la peinture et de la chair.
Tout au long de son livre, Johannes Wilde analyse ce moment. Il le repère dans les œuvres. Il n’est pas de ceux qui se contentent d’étudier les photographies. En héritier de l’école viennoise, il cherche le sens dans les parties matérielles du peintre – texture, forme, couleur, cadrage -, étudiant en particulier le tableau dans son contexte architectural et montrant comment, à Venise, le lieu d’exposition est un opérateur essentiel.

Johannes Wilde (1891-1970), d’origine hongroise, a été membre du cercle de Lukàcs, puis élève de Max Dvorak, à Vienne, lecteur de Hildebrand et Wölfflin. Assistant pendant quinze ans au Kunsthistorisches Museum de la capitale autrichienne, exilé en 1938, il enseigne pendant dix ans au célèbre Courtauld Institute de Londres. Ses deux spécialités étaient la peinture vénitienne et Michel-Ange. Il leur a consacré deux livres et quantité d’articles.


Les Grottes maniéristes en Italie au XVIe siècle


« À l’heureux désordre qui règne en ces lieux, on croirait qu’ils doivent tout à la nature ; on croirait du moins que la nature a voulu jouer l’art et l’imiter à son tour. » Le Tasse, 1575
Le phénomène des grottes artificielles, qui se multiplient en Italie au XVIe siècle, à la demande des princes, s’inscrit au croisement de l’histoire de l’art et des sciences naturelles. Dans les grottes, les artistes ne cherchent pas à imiter la nature dans ses effets, mais dans ses causes (non pas la natura naturata, mais la natura naturans).
Ce qui suppose une réflexion sur la genèse de la nature et une véritable mise en scène de ses agencements – mise en scène qui passe par l’utilisation de machineries de théâtre, de mécanismes hydrauliques et d’automates.
Figurés dans les grottes, les thèmes de la génération des pierres, de la pétrification des corps non minéraux, du déluge et de l’immersion ne renvoient pas à la vision pastorale, mais à une conception pessimiste des forces qui s’y exercent.
Derrière les figures, les textures. Mais aussi : les figures en tant que textures, émergeant du chaos de la matière. Ou l’inverse : s’abîmant dans l’indétermination pariétale.
Entre nature fortuite et artifice humain, entre lieu sauvage et espace cultivé, la grotte artificielle ébranle les catégories usuelles de la représentation du monde et la répartition traditionnelle des savoirs qui visent à l’interpréter.

Philippe Morel est professeur d’histoire de l’art à l’université de Paris I-Sorbonne. Il a notamment publié Le Parnasse astrologique (École française de Rome ; 1991), L’Art italien (Citadelles et Mazenod, 1997) et Les Grotesques, les figures de l’imaginaire dans la peinture italienne de la fin de la Renaissance (Flammarion, 1997).


Lettres à Miranda


Qu’est-ce que l’œuvre d’art ?
Peut-on impunément arracher l’œuvre d’art à son milieu géographique et historique, esthétique, sociologique ? En s’élevant dans ses Lettres à Miranda (1796) contre la politique de spoliation voulue par le Directoire et menée à bien par Bonaparte en Italie, Quatremère de Quincy prend parti dans une querelle nationale. D’un côté ceux qui veulent prélever dans toute l’Europe et ramener de force à Paris les plus grands chefs-d’œuvre pour faire de la capitale révolutionnaire l’héritière d’Athènes et de Rome ; de l’autre ceux pour qui l’œuvre ne prend sens que du contexte où elle se déploie.
Théoricien prolifique du néoclassicisme, Quatremère de Quincy (1755-1849) est notamment l’auteur des Considérations sur les arts du dessin, d’un Dictionnaire de l’architecture et d’un Canova.

Auteur de l’introduction, Édouard Pommier, archiviste-paléographe, agrégé d’histoire et ancien membre de l’École française de Rome, a été inspecteur général des musées de France dès 1983. Spécialiste de l’histoire des théories et des institutions artistiques, il a publié notamment, aux éditions Gallimard, L’Art de la liberté, Théories du portrait. De la Renaissance aux Lumières et Winckelmann, inventeur de l’histoire de l’art.
Emmanuel Alloa, auteur de la postface, est maître de conférences en philosophie à l’Université de Saint-Gall. Ses recherches se situent à l’intersection de la phénoménologie, de l’histoire des idées et de l’esthétique. Parmi ses dernières parutions en français, citons Penser l’image III. Comment lire les images ?, Presses du réel (2017), ainsi que la traduction de Chose et medium de Fritz Heider, Éditions Vrin (2017).