Le Crime des Lemniennes Éditions Macula

Le Crime des Lemniennes


Ce livre raconte un crime abominable, dont l’écho revient périodiquement dans la littérature de l’Antiquité : l’extermination de toute la population masculine de l’île de Lemnos par des femmes délaissées, outragées.
C’est ce récit mythique dont Georges Dumézil a entrepris l’étude, en 1924, cherchant à mettre en parallèle les faits légendaires racontés par les poètes et les éléments du rituel lemnien sur lesquels plusieurs auteurs anciens, notamment Philostrate, nous ont laissé des témoignages. Cela le conduit à scruter divers points que les interprètes précédents avaient négligés : le rôle central du feu dans cette île dont Héphaïstos et les Cabires sont les protecteurs ; le motif surprenant de la « mauvaise odeur » des femmes victimes du courroux d’Aphrodite ; le travestissement du roi Thoas qui seul sera sauvé.
Dumézil a écrit là des pages magistrales. En comparant les diverses versions du crime lemnien, en le rapprochant d’autres massacres non moins légendaires, il apporte la preuve que, dans les études mythologiques, seule la comparaison est féconde et permet de sortir des impasses où mène l’exégèse des récits pris isolément.
Georges Dumézil (1898-1986) s’est orienté très tôt vers des travaux de recherche comparative entre les diverses mythologies indo-européennes. La réédition de trois écrits majeurs, réunis en un seul volume (Mythe et épopée, Paris, Gallimard, Quarto, 1995) est venue consacrer le rôle déterminant de cet immense savant dans les études mythologiques du XXe siècle.


Lord Elgin


« Stupide spoliateur, misérable antiquaire aidé de ses infâmes agents» (Byron), «bienfaiteur de la nation anglaise, rénovateur du goût » (Benjamin West) – la personnalité fascinante de Lord Elgin résume à elle seule l’épopée archéologique du XIXe siècle.
Elgin sauva-t-il de la «barbarie» turque les admirables sculptures de Phidias aujourd’hui conservées au British Museum ? Commit-il un sacrilège en dépouillant un monument illustre qui avait résisté vingt-trois siècles aux assauts du temps et des hommes ? C’est la question que pose ce livre. Il raconte comment, au hasard des renversements d’alliances et des coups d’éclat militaires de Bonaparte ou de Nelson, deux équipes d’« archéologues » anglais et français (des hommes d’action, des aventuriers) se disputent les chefs-d’œuvre de l’Acropole sous l’œil tour à tour sourcilleux et perplexe de l’occupant turc.
Comment ils arrachent les métopes, scient les corniches, descellent les sculptures géantes des frontons, comment ils parviennent en pleine guerre à transporter leur butin jusqu’à Londres ou Paris.
Comment on les y accueille, et comment Elgin, si avide qu’il était d’apporter à l’Angleterre le supplément d’âme qui ferait d’elle une grande nation créatrice, finira ruiné, trompé, amer, accablé sous le poids de ces pierres qu’il croyait avoir rendues à la culture occidentale.