Les Papyrus de Zénon
Découverts au Fayoum peu avant la Première Guerre mondiale, les papyrus de Zénon constituent l’ensemble documentaire le plus important – deux mille textes – que nous ait laissé l’Antiquité.
Grec de Caunos en Carie, Zénon mit à profit, comme tant d’autres, l’appel d’air créé par la conquête d’Alexandre. Il fit fortune, en Egypte et hors d’Egypte, au service d’Apollonios, tout-puissant ministre du roi Ptolémée II. Traduits ici pour la première fois en français, présentés par Claude Orrieux, historien et papyrologue, professeur à l’université de Caen, dans un exposé continu accessible aux non-spécialistes, ces documents dévoilent l’impact concret de l’hellénisation de l’Egypte : activité astucieuse des pionniers, conquêtes et malheurs de la bureaucratie agraire, rencontres et affrontements des petits Grecs et des fellahs.
Clisthène l’Athénien
En 507-506, Clisthène, membre de la grande famille des Alcméonides, venu au pouvoir avec l’aide du peuple, remanie de fond en comble les instructions de la cité d’Athènes. Ce remaniement s’inscrit dans l’espace, devenu civique. Il s’inscrit dans le temps : le temps de la cité désormais distinct du calendrier religieux. Les vieilles tribus, sans disparaître, perdent toute portée politique. Les Athéniens sont groupés en dix tribus nouvelles qui effacent les appartenances anciennes et se répartissent équitablement dans l’espace de la ville, de la côte et de l’intérieur.
Cette grande réforme qui marque le début, sinon du mot démocratie – il n’existe pas encore –, du moins de la pratique du Gouvernement populaire, les auteurs de ce livre l’ont vue à la fois comme un acte politique et comme un acte intellectuel. Ils en ont cherché l’origine dans les débuts de la philosophie grecque, elle-même née, au moins pour une part, d’une réflexion sur la cité. Ils en ont cherché les modèles, notamment dans les fondations coloniales. Ils ont montré comment l’esprit géométrique pouvait envahir la géographie, la sculpture et la politique, inspirer en même temps le pythagorisme et la réforme clisthénienne. Enfin, ils ont étudié le prolongement de cette révolution à travers un siècle et demi d’histoire grecque et athénienne, montrant comment elle a modifié les pratiques sociales et inspiré les penseurs, jusqu’à la mort de Platon.