Les Papiers de Picasso Éditions MaculaLes Papiers de Picasso Éditions MaculaLes Papiers de Picasso Éditions MaculaLes Papiers de Picasso Éditions MaculaLes Papiers de Picasso Éditions MaculaLes Papiers de Picasso Éditions Macula

Les Papiers de Picasso


Picasso avait travaillé dur pour l’exposition de 1919 chez son nouveau marchand, Paul Rosenberg – sa première exposition personnelle en treize ans, partagée entre œuvres cubistes et dessins néoclassiques. Et voilà qu’un critique comme Roger Allard n’y reconnaît qu’une succession de pastiches historiques : « Tout, y compris Léonard, Dürer, Le Nain, Ingres, Van Gogh, Cézanne, oui, tout […] excepté Picasso. »
Dans Les Papiers de Picasso, Rosalind Krauss réévalue la figure du Maître cubiste, du novateur, de l’inventeur, et le dévoile comme un être embarrassé et angoissé par le poids de son statut de génie créateur.
Elle convoque la psychanalyse pour relire les témoignages de ses proches, ses femmes, ses amis, et redessine une image de l’artiste, avec ses failles et ses doutes. Elle analyse aussi les rapports de Picasso avec ses contemporains, notamment Apollinaire, Cocteau ou encore Picabia, avec lequel le peintre entame un « bras de fer » aussi intellectuel qu’émotionnel.
En s’appuyant sur la linguistique et la sémiologie, Rosalind Krauss analyse brillamment les collages cubistes et les coupures de journaux choisies par Picasso, chacun révélant une multitude de voix, dont aucune n’est censurée par l’artiste, mais dont aucune n’est authentiquement la sienne.

Picasso est-il le Midas moderne qui aurait non seulement transformé les déchets de la vie quotidienne en or dans ses collages cubistes, mais aurait également conféré une nouvelle valeur au travail des Vieux Maîtres ? Ou était-il un contrefacteur vorace qui aurait impitoyablement puisé dans le style des autres ?
Rosalind Krauss, dans cet exercice novateur, démontre que Picasso possède sa propre formule dans l’art de pratiquer l’interdit.

Historienne de l’art, Rosalind Krauss enseigne à l’université de Columbia, à New York. En 1976, avec Annette Michelson, elle fonde la revue  October.