Terminus Babel Éditions MaculaTerminus Babel Éditions MaculaTerminus Babel Éditions MaculaTerminus Babel Éditions MaculaTerminus Babel Éditions MaculaTerminus Babel Éditions Macula

Terminus Babel


Le narrateur de Terminus Babel est… un livre. Abîmé par une lectrice maladroite, K’tab (« livre » en arabe) se retrouve mis au rebut, dans l’antichambre du pilon, avec ses compagnons d’infortune : le distingué CRAIPU (Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant), l’austère TRAIDEZ (Traité du désespoir, Sören Kierkegaard), mais aussi CHEQMENUP (Chemins qui ne mènent nulle part, Heidegger), TOTAB (Totem et Tabou, Freud), APROULECHE (À prendre ou à lécher, San-Antonio)… Un projet artistique développant une bibliothèque de Babel va tous les éloigner pour un temps des atroces perspectives du pilon et nous permettre d’entendre l’histoire de K’tab. L’ouvrage va débattre avec ses frères voués comme lui au pilon, se remémorer ses lecteurs ainsi que « L’Écrivain », dont il connaît intimement les rêves les plus secrets.

Cette trame un peu fantasque est le point de départ d’une plongée dans les affres de la création littéraire, dans les pensées profondes et parfois inavouées de « L’Écrivain », petits tracas du quotidien qui l’empêchent d’écrire, perles du quotidien qui l’inspirent, bonheurs, malheurs, espoirs, souvenirs, K’tab connaît tout de son auteur qui nous dévoile son Algérie, source d’inspiration et de respiration. Après Alger, journal intense, paru en 2019, on retrouve dans Terminus Babel l’intensité de l’écriture de Mustapha Benfodil, faite à la fois de générosité et de fulgurances.

Mustapha Benfodil, reporter au quotidien algérien El Watan, est l’auteur d’une œuvre protéiforme (romans, nouvelles, poèmes, théâtre). Il a notamment publié Zarta ! (2000), Les Bavardages du Seul (2004), Archéologie du chaos (amoureux) (2007) et Alger, journal intense, paru en 2019 aux Éditions Macula.


Le passé est un événement


Pour quelles raisons s’intéresser à des époques révolues, et dans quel but ? Quel sens le passé peut-il prendre pour le présent à partir duquel nous le percevons ? Passé et présent sont-ils séparables l’un de l’autre et occupent-ils vraiment une place fixe dans le temps ?
À partir de ces questions, qui ont affaire avec la temporalité de la mémoire, deux approches différentes du passé lointain entrent en dialogue : celle d’un archéologue et celle d’une spécialiste de littérature médiévale. Tous deux s’ouvrent aux surprises des correspondances inattendues, et apparaît soudain, sous nos yeux, la manière même dont le passé se manifeste : en faisant événement dans le monde où nous vivons.

Laurent Olivier est Conservateur général du Patrimoine, chargé des collections d’archéologie celtique et gauloise au Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.
Mireille Séguy est Professeure de littérature du Moyen Âge à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3.


À cause des conditions extrêmes


À cause des conditions extrêmes réunit des récits courts et percutants dans lesquels Dune Delhomme, diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris, revisite par l’imaginaire ses contemporains et la vie au jour le jour.
Dune Delhomme observe le monde d’un œil acéré et met le doigt sur les petits travers de l’être humain, sur des pensées profondes qui en général restent bien enfouies, sur de gentilles névroses qui parlent en fait à tous les lecteurs. On la voit qui orchestre un univers mental fantasmé, qui se cogne à la réalité, mais qui ne s’en laisse pas compter.
Ces courtes histoires, saynètes drôles, méchantes, incisives, décalées, pleines d’humour et de tendresse, sont comme autant de petits scénarios ancrés dans le quotidien. Très visuelles, elles font apparaître à l’esprit des images si puissantes qu’on jurerait les avoir vraiment vues.
À cause des conditions extrêmes est le premier ouvrage publié de Dune Delhomme.

Dune Delhomme est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris. Elle réalise son premier moyen-métrage, Le Cœur net, en 2018 puis, en 2019, enregistre une pièce sonore, Grande fille, dans laquelle elle incarne différentes voix de femmes, ce qui lui donne envie de se mettre elle-même en scène. Aujourd’hui, sa pratique s’articule autour de l’écriture, de l’audio, et de la mise en scène. Certains des textes qui constituent À cause des conditions extrêmes ont donné lieu à un spectacle du même nom.


Décamérez !


Tout part du désir de voir la vie triompher. Dans son Décaméron, Boccace avait emmené à la campagne une petite compagnie de dix personnes souhaitant tenir à distance la peste noire qui décimait Florence. Chacun, chaque jour, s’était engagé à faire oublier les ravages de l’épidémie par la grâce de la parole et de la musique, à divertir l’auditoire par une nouvelle.

Nathalie Koble reprend le flambeau des conteurs de Boccace en nous livrant une re-création de plus de cinquante nouvelles du Décaméron. Il s’est agi pour elle de retrouver la spontanéité de la « conversation conteuse » pour nous la restituer dans une langue inventive et joyeuse. On l’aura compris, ce Décamérez ! est fortement lié à la pandémie qui a marqué 2020 et au confinement vécu par certains comme un véritable enfermement. À son tour, Nathalie Koble a donc réuni une belle compagnie de lecteurs et de lectrices à qui elle offre ces nouvelles quotidiennes – une par jour de confinement – comme autant de fenêtres ouvertes sur le monde et les hommes.
Des fables polissonnes, gaies, tragiques, exaltantes, affligeantes, où il est question de gelinottes et de chapons, de seigneurs et de palefrois, de baldaquins et de tapis volant, de pierres précieuses et de pirates. Et des amours, heureuses, malheureuses, jouissives, cruelles, partagées, intéressées. La vie en somme, la fenêtre grande ouverte.

Les 55 nouvelles qui composent cet ouvrage sont accompagnées d’une iconographie mêlant savamment miniatures du Moyen Âge et oeuvres contemporaines ainsi que de suggestions musicales de l’auteur.

Nathalie Koble est maîtresse de conférences à l’École normale supérieure (Paris) et à l’École polytechnique (Palaiseau), où elle enseigne la langue française et la littérature du Moyen Âge. Ses travaux portent sur la mémoire inventive de la littérature médiévale (poésie et fictions), et sur la traduction et la pratique de la poésie. Parmi ses dernières parutions : Drôles de Valentines. La tradition poétique de la Saint-Valentin, Genève, Héros-Limite, 2016 ; avec Mireille Séguy, Lais bretons. Marie de France et ses contemporains, Paris, Champion, 2018 et Jacques Roubaud médiéviste (dir.), Paris, Champion, 2018 ; Donner suite. Les Suites du Merlin en prose : des romans de lecteurs, Paris, Champion, 2020.

Tiphaine Samoyault est professeure de littérature générale et comparée à la Sorbonne Nouvelle. Écrivain et critique littéraire, elle a publié une dizaine de récits et d’essais et une biographie consacrée à Roland Barthes (Seuil, 2015). En 2020 elle a publié Violence et Traduction (Seuil). Elle est directrice éditoriale de la revue en ligne En attendant Nadeau.


Alger, journal intense


« Un Algérien, c’est quelqu’un qui est arrivé jusqu’à la lune et l’a trouvée fermée. »

À la croisée de plusieurs genres, ce roman-radiographie de l’Algérie contemporaine relève le pari de recréer le chaos de l’Algérie des années 1990 par l’expérimentation formelle : le texte est mots, ratures, photos, pages arrachées, papiers d’emballage, dessins… fragments, fracas, convulsions.

Karim Fatimi, astrophysicien de renom, meurt sur la route de Bologhine près de la « Maison hantée ». Mounia, sa femme, dévastée, entame alors un journal pour exorciser son chagrin. En parallèle, guidée par un étrange voyeurisme, elle décide de se plonger dans les innombrables écrits de toutes sortes accumulés par son mari. Le lecteur passe d’une narration à l’autre, reformant alors le puzzle de l’univers tourmenté de Karim Fatimi, écrivain écorché vif, mais aussi époux, père, fils, frère, amant en découvrant chaque moment clé de sa vie : Octobre 1988, la décennie noire, la naissance de leur fille ou encore ce mystérieux 28 novembre 1994…

Le livre est comme un corps, vivant, palpitant, à l’image du corps de Mounia sur lequel écrit le narrateur. Dans une langue ludique et généreuse, Mustapha Benfodil livre le lecteur aux mains d’un destin à l’humour parfois rose, parfois noir.

« … je ne peux concevoir l’écriture autrement que comme un puzzle dont les pièces sont éparpillées dans toutes les régions de la vie, du corps et du logos. Dans cette tâche, je dirais que mes plus belles pépites restent encore les perles du quotidien. »

Mustapha Benfodil (1968) est reporter au quotidien algérien El Watan et l’auteur d’une œuvre protéiforme : nouvelles, poèmes, pièces de théâtre. Il a publié trois autres romans aux éditions barzakh : Zarta ! (2000) ; Les Bavardages du Seul (2004) ; Archéologie du chaos (amoureux) (2007). En 2018, il a publié Cocktail Kafkaïne (poésie noire) chez Hesterglock Press.

Crédit photographie couverture : Nassim Zedmia